Help Arthur raise money

Celles et ceux parmi vous qui le connaissent savent déjà que mon fils est un drôle de spécimen. Lorsqu’il s’éprend d’un sujet, sa passion tourne à l’obsession. À huit ans, il avait lu le guide des Poissons d’eau douce du Québec, acheté avec son argent, d’une couverture à l’autre et pouvait vous dire la longueur que pouvait atteindre un maskinongé ou le nombre d’œufs que pondait une anguille. Ça a l’air rigolo, comme ça, mais avoir un enfant si passionné, c’est entendre parler de pêche, de techniques de course à pied ou de chien à longueur de journée. Et ça, c’est parce que les camions de vidange et les dinosaures sont derrière lui! Arthur, c’est l’enfant vers lequel tout le monde se tourne dans un manège de la Ronde, à la Tohu ou au cinéma parce que c’est lui qui rit le plus fort ou qui s’indigne à voix haute de l’injustice subie par un personnage du film. C’est aussi l’enfant qui répète inlassablement qu’il veut un chien, même si on lui a dit cent fois qu’il faudra voir si j’ai une réaction allergique avant toute chose. Il le répètera quand même, en se levant le matin, en déjeunant, en partant pour l’école, au dîner, au souper, avant de se coucher… et pour canaliser son désir, il fera des recherches sur comment dresser un chien ou comment l’aider à passer ses premières nuits et mon frigo se couvrira de feuilles remplies d’informations qu’il aura patiemment recopiées de sa main. Mais vivre avec une telle intensité, c’est aussi être extrêmement vulnérable au monde. À trois ans, alors que son père le couchait et faisait parler son toutou préféré telle une marionnette, Arthur s’était mis à pleurer en racontant que ce jour-là, son père et lui étaient allés à l’épicerie, qu’un homme leur avait demandé de l’argent et qu’ils ne lui avaient rien donné. En 2019, il était exalté parmi les 500 000 personnes qui marchaient pour le climat, convaincu que la société allait enfin agir, qu’il ne serait plus « seul » à se préoccuper de la planète. Un an plus tard, il se désespérait de voir qu’en fait, rien n’avait changé. Cet enfant que j’aime, vous comprendrez qu’il me faut le protéger du désespoir, du cynisme, du fatalisme. Alors pour son anniversaire, j’ai décidé de lui offrir une course. Après tout, courir, c’est l’une de ses plus grandes passions, il faut bien qu’il coure s’il veut remporter un jour une médaille olympique. Mais j’ai décidé de le faire courir pour que sa course ait un sens, pour qu’elle lui donne l’impression de faire un petit quelque chose pour la société, pour qu’elle lui donne le pouvoir de changer les choses, ne serait-ce qu’un petit quelque chose. Une course pour le rendre fier non seulement de sa performance, mais aussi du geste posé. Alors je l’ai inscrit à la course 21 k de Montréal. Vous savez, c’est cette course où les participant.es font tous et toutes une campagne de levée de fonds pour un organisme de charité de leur choix? Je sais bien, vous me direz, ce n’est que de l’argent. Mais avec le diagnostic qui est tombé sur la tête du fils de ma cousine Caro Cormier récemment, on sait bien que le montant d’argent qu’Arthur récoltera le 23 avril prochain pour Leucan ne sera pas vain. Je suis, et vous le savez, bien placée pour vous le confirmer. Alors voilà, je vous le demande, faites monter sa cagnotte, montrez-lui que ce n’est pas complètement vrai que cette extraordinaire énergie dont il fait preuve, s’il décide de la mettre dans des causes qui lui tiennent à cœur, ne pourra pas améliorer un peu le monde. Vous allez voir, le 23 avril, il va y mettre tout son cœur pour le courir, ce petit 1 km! Parce que du cœur, et de l’empathie surtout, ce n’est pas ce qui manque chez lui.