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Je n’ai pas toujours été coureur. Ou plutôt si, un peu — ces petits joggings improvisés, ado, pour libérer le stress. Mais il n’y avait pas vraiment d’objectif. Juste une envie de respirer.

Et puis il y a quelques mois, quelque chose a changé. J’ai enfilé mes baskets pour de bon. Cette fois, avec une rage douce, celle de me dépasser, de comprendre ce que l’endurance peut m’apprendre. En mai 2025, j’ai couru mon premier semi-marathon. Longueuil. Le souffle court. Les jambes lourdes. Et puis… les derniers 200 mètres. Une foule qui crie, ton cœur qui s’emballe, ton corps qui s’élance tout seul. T’es là. T’es ailleurs. Et t’es vivant.

Je cours pour moi. Pour sentir la liberté dans mes muscles, dans mes poumons, dans mon mental. Pour m’éloigner du doute et m’approcher de qui je suis vraiment. Mais je cours aussi pour lui : mon parrain. Parti d’un cancer il y a trois ans. Il n’a jamais lâché. Alors moi non plus, je ne lâche rien. Chaque foulée est pour lui. Chaque course, un hommage.
J’ai décidé d’apporter mon soutien et de contribuer à la mission de la Société de recherche sur le cancer. Parce que courir, c’est bien. Mais courir avec du sens, c’est ce qui me tient.

Ce premier marathon, je le ferai à Montréal. Ma terre d’accueil. Celle où j’ai débarqué comme tant d’autres, avec une valise et l’envie d’y croire. Ici, j’ai planté des racines, j’ai trouvé une respiration. Et courir dans ses rues, c’est comme dire merci à cette ville qui m’a adopté.

Dans mon travail artistique, je mets à nu ma vie, avec toute sa spontanéité : l’urgence de vivre, la confrontation à la mort, la puissance de l’amour et la nécessité de me dépasser.
La course, c’est devenu le prolongement de cette quête. Un espace brut, honnête, où je peux explorer mes limites, où chaque pas est un fragment de moi.

Et quand j’ai un doute, je me répète les mots de ma sœur de cœur :
"Tipas Tipas" – petit pas par petit pas.
C’est comme ça qu’on avance. Qu’on guérit. Qu’on devient fort.